Friday, October 10, 2014


Fabrique de résistance

Présentation

Séminaire proposé par MARIA KAKOGIANNI et CAMILLE LOUIS
Les Samedi de 10h-13h et 14h-17h30 : 4 octobre / 11 octobre/ 8Novembre / 15 novembre/ 13 Décembre/ 3 Janvier
Face à une attaque néolibérale extrêmement violente, habillée souvent avec les habits de « la crise », des résistances de toute sorte ne cessent de se développer. Dans ce système de domination qui ne cesse de nous adresser sa formule magique « There Is No Alternative », le problème fondamental n’est pas l’absence des résistances mais plutôt celui de leur rencontre, d’un sol de composition permettant que ces multiples résistances se rencontrent, que leurs fils s’entrecroisent et se tissent comme matière d’un espace commun, d’un espace « autre ».
Prenant la forme d’une enquête collective, mêlant des matériaux et des supports hétérogènes, le séminaire se propose comme lieu de possibles tissages à expérimenter. Il ne s’agira pas simplement d’œuvrer et d’enquêter dans le sens d’une création conceptuelle mais aussi de tenter de nouvelles formes d’approche et de transmission telles qu’expérimentées par des démarches artistiques contemporaines (écriture de terrain, créations radiophoniques à partir d’entretiens, conférences performatives…). La forme des séances sera reconfigurée à chaque fois en fonction du « cas » étudié. Plus précisément, il s’agira de tenir ensemble deux types de problématique qui renvoient à deux sens du mot « cas » :
1. Que fait un auteur devant l’irruption politique? Nous aborderons des auteurs comme A. Badiou, J. Butler, J. Rancière, T. Negri ou S. Zizek et leurs prises de parole devant les récents mouvements : Occupy Wall-street, printemps arabe, etc. Si la fonction-auteur renvoie à une forme de continuité et un bagage conceptuel, qu’en est-il de la capacité à penser le nouveau ? Et qu’est-ce que cela veut dire pour la nouveauté elle- même et/ou sa fantasmagorie ?
2. Assiste-t-on à la composition d’une nouvelle parole au sein des récents mouvements ? Mais alors pour l’entendre il faudrait « mettre en crise » la permanence de notre écoute. La question dès lors devient celle des procédés d’enquête à inventer pour prêter l’oreille à des « cas » tels que nous les présentent d’autres types de langage (visuels, performatifs…) au sein des récentes occupations à travers le monde. Dans le cadre de cette problématique, nous nous attacherons par exemple à l’observation de l’occupation du théâtre Embros à Athènes ou la réappropriation de l’image du « pingouin » par les artistes durant les événements de Gezi, à Istanbul.
Bibliographie indicative :
  • A. Athanassiou – J. Butler, The performative in the Political, Polity press, 2013.
  • G. Deleuze « Un nouvel archiviste », dans Foucault, Les éditions de minuit, 1986/2004
  • M. Foucault, «Qu’est-ce qu’un auteur?» dans: Dits et Ecrits I, 1954-1975, Gallimard (Quarto), 2001.
  • « Pour une morale de l’inconfort » dans Dits et Ecrits III
  • M. Hardt – T. Negri, Déclaration : ceci n’est pas un manifeste, Raison d’agir, 2013.
  • J. Rancière, Aux bords du politique, Folio essais, 2004.
  • S. Zizek, Pour défendre les causes perdues, Flammarion, 2012.
  • Le symptôma grec, Paris, Lignes, (à paraître novembre 2014 http://www.editions-lignes.com/LE-SYMPTOMA-GREC.html
  •  
http://fabriquederesistances.wordpress.com/